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PROJET D'EXTENSION DES INFRASTRUCTURES PORTUAIRES ET DE PROLONGEMENT DU GRAND CANAL DU HAVRE

 


 

Contexte

L'estuaire de la Seine est l'un des plus pollués d’Europe. Le report modal y est le plus mauvais avec 90 % du trafic routier, 4,7 % fluvial, 4,1% ferroviaire, à comparer à Anvers (route : 60 %, fluvial : 30 %, ferroviaire : 10 %).

 


 

Le débat public et ses suites

Le GPMH, maître d’ouvrage, se donne trois objectifs


- développement du trafic fluvial : nous y sommes évidemment favorables, tout en étant attentifs à la méthode préconisée

- développement d'activités économiques : Europe Ecologie - les Verts considèrent que ces activités doivent être en lien direct avec les activités du port ; le projet du Port s'apparente davantage à la recherche de nouvelles emprises foncières qu'à celle de développement du report modal.

- renforcement de la réserve naturelle : Europe Ecologie - les Verts sont en désaccord profond avec cette assertion, préempter 200 à 500ha de la zone de la mare plate (classée ZNIEFF et ZICO) ne pourra en aucun cas se traduire par une amélioration de la situation pour une réserve déjà largement fragilisée.

 

 


 

Les propositions d'Europe Ecologie

 

Il s'agit tout d’abord réaliser un diagnostic du foncier disponible, des besoins ainsi que des flux de fret. L’objectif est de mesurer l’impact d’une optimisation du foncier existant, et la prise en compte du déclin inéluctable de la part des produits pétroliers ;

 

- L'aménagement du canal de Tancarville avec le relèvement des ponts

Le Canal de Tancarville est l'un des trois plus grands de France, or il est sous-utilisé avec 12 passages / jour. Le problème du Pont rouge est dû à un manque d'anticipation du Port...

- Relèvement des ponts : tirants d’air et tirants d’eau

Ainsi, le Port pose pour hypothèse le trafic de barges à 5 niveaux, nécessitant un relèvement des ponts sur le canal de Tancarville à 10 mètres, ce qui serait trop onéreux. Il faut rappeler que la législation actuelle n’autorise que 4 niveaux sur la Seine et que dans la réalité, les barges ne dépassent pas 3.5 niveaux. Un relèvement à 7 mètres du seul Pont rouge suffirait donc.
Ceci dit, le viaduc de Oissel a un tirant d'air à 5,8 mètres et ça ne semble pas posé autant de problème... Le tirant d'air prévu sur le canal Seine Nord Europe est de 7,2 mètres donc pourquoi on devrait avoir 10 mètres...

- Relèvement des ponts : coûts

Le rehaussement coûterait 107M€, ce qui, d’une part, est peu par rapport au projet de prolongement du grand canal (estimé à 250 M€) … mais par contre très élevé si on compare à des travaux récents similaires en France : dans la région Nord Pas de Calais, le canal Seine Nord Europe suppose le relèvement ou la reconstruction de 40 ponts pour un total de 100M€ ! De même, le viaduc de Oissel n’a coûté 18M€. Le Pont levant de Rouen a coûté lui 150M€.

Sur ce point, les élus demandent de réorienter les engagements publics contractualisés dans le cadre du CPER 2007-2013 en faveur de l'aménagement du canal de Tancarville en lieu et place du prolongement du Grand Canal.

 

crédit : Deschandol

 

- la réalisation de « l’Ecluse fluviale »

Les études sont inscrites au CPER 2007-2013. Cette écluse permettra de relier directement Port 2000 au réseau fluvial en évitant les surcoûts liés au « brouettage ».

 

crédit : Deschandol

 


 

Les conclusions du débat public

Après 4 mois de débat public et plusieurs réunions de concertation, le Grand Port Maritime du Havre a présenté fin juin ses conclusions au Conseil de surveillance.
A la faveur des débats, la situation a évolué. La direction du Port a été amenée à proposer de différer le projet de réalisation du Grand Canal et de compléter les études autour de quatre options dont une, dite "option D", envisage la dénivellation des ponts du canal de Tancarville.

Par ailleurs, le groupe Europe Ecologie refuse toute remise en question de la protection d'espaces écologiques remarquables : un « troc » foncier est hors de question et notre groupe s’y opposera. Un tel « troc » a été évoqué entre la Mare Plate (dont la richesse exceptionnelle a enfin été reconnue lors du débat public !) contre le Marais de Cressenval, dont une partie appartient au Conservatoire du Littoral. Cette « solution » créerait un précédent grave, les terrains propriétés du Conservatoire étant réputés « inaliénables ». Rappelons que depuis la création des Conservatoires du littoral, jamais cette « inaliénabilité » n'a été remise en question ;

Enfin, concernant le projet de plate-forme logistique multimodale (nouveau projet prioritaire du GPMH), notre groupe souhaite que la démonstration soit faite de l'utilité d'un tel équipement. Si tel était le cas, ce projet doit être étudié en réelle concertation avec tous les acteurs quant à sa localisation, son mode de fonctionnement et ses impacts.

 

 

 

 

ACTUALITES

 

Le GPMH communique désormais sur son projet en le dénommant "EMERHODE" (Efficacité multimodale, Economie, Réseaux Hydrauliques : une Opportunité pour le Développement Durable de l’Estuaire) : les 4 scenarii sont coulées dans deux options et les études sont poursuivies :

 

Option A : aménagement compact, en cohérence avec la DTA et en continuité avec la zone industrialo-portuaire sur la base du tracé longeant la réserve naturelle.

 

Option B : option présentée par le GPMH comme de moindre impact environnemental, proposant une fragmentation dans l’espace (en continuité de la zone industrialo-portuaire ainsi qu’à l’est et à l’ouest du marais de Cressenval) et dans le temps (aménagement progressif).
Trois sous-options :
B0 : dénivellation des ponts ; B1 : tracé court ; B2 : tracé parallèle.

 

>> L'option "A" sacrifie la Mare Plate mais ne touche pas au marais de Cressenval.

L'option "B" empiète sur le marais de Cressenval. Un déclassement de ce marais est proposé par le GPMH, avec « en échange » la proposition de classement dans la réserve naturelle d’une partie de la Mare Plate. Nous rappelons le caractère inaliénable du classement au titre des Sites et le précédent inacceptable que créerait une telle démarche ! La Mare Plate doit faire l’objet d’un classement, mais non l’objet d’un « deal ».


Dans tous les cas, les zones humides sont atteintes et l'emprise foncière devient clairement la priorité... D’autant que l’option « sans canal » ne s’interdit pas à terme à sa réalisation.


 

Le 25 juin, le Conseil de surveillance a validé la poursuite des études autour de 4 scenarii : 3 prévoyant le prolongement du Grand Canal et 1 prévoyant la dénivellation des ponts.

Le communiqué du groupe : "Prolongement du Grand canal : le Conseil de surveillance rend sa décision".

 

 

 

 


 

Carte de situation

 

cliquez pour agrandir

 

Estuaire de la Seine - crédit : J.-P. Thorez