PROJET DE CONTOURNEMENT EST DE L'AGGLOMERATION ROUENNAISE
Contexte
Serpent de mer depuis des années, le contournement Est a toujours ses défenseurs. Mais aussi ses détracteurs, nous Les Verts - Europe Ecologie. Outre les impacts pour l’environnement et son coût exhorbitant, ce projet hors d’âge ne répond en rien à la problématique déplacement et santé des habitants de l’agglomération rouennaise. Dès lors, élus Verts et Europe Ecologie à la Région, à la CREA et Verts de Haute-Normandie multiplient les interventions et actions. Pour les élus à la Région, ce sont des prises de parole systématiques au bureau exécutif régional, au CESR, lors des plénières ou encore lors de la venue de J.-L. Borloo, ministre de l’Ecologie, de l’Energie, du Développement durable et de l’Aménagement du territoire, pour l’inauguration du Pont Flaubert. La législation européenne concernant la conservation de la flore sauvage (Life Nature) pourrait être notre meilleure alliée puisque la violette de Rouen et la biscutelle de Neustrie sont sur le tracé du contournement. Mais c’est aussi sur la notion de déplacement et de transports collectifs que nous avons fait avancer les esprits. Rappelons qu’aucun financement n’est prévu à ce jour.
Raccordement A28-A13 et barreau de rabattement
Le projet de contournement Est de l'agglomération rouennaise, ce sont deux projets en un :
- tout d'abord, le raccordement des deux autoroutes A28 et A13 : se joue ici une bataille des tracés, proche de l'agglomération ou éloigné ; bataille venant alimenter le "second" projet, à savoir...
- le barreau de rabattement (ou barreau Eurois) qui permettrait de "boucler la boucle" d'un contournement total de l'agglomération, dans le plus pur style périphérique, c'est l'option promue par les élus (sauf nous donc) et acteurs économiques (mettant même en avant la santé publique... on croit rêver...)
L'analyse et les propositions d'Europe Ecologie
Les déplacements dans l'agglomération
Dans le débat sur le contournement Est, on a tendance à mettre dans le même panier le trafic de camions (qu’ils transitent ou qu’ils aient pour point de départ ou d’arrivée l’agglomération de Rouen), les déplacements des particuliers notamment pour le domicile-travail, le Nord/Sud, l’Est-Ouest…
Distinguons donc
- Les déplacements domicile-travail (dont 80 % s’effectuent sans franchissement de la Seine) sont internes à l’agglomération : ils ne se reporteront pas sur un contournement
- Le trafic des poids lourds qui s’établit à 38 000 véhicules/jour
- Le trafic lié à la logistique (85 % du trafic des poids lourds) est interne à l’agglomération : il ne se reportera pas sur un contournement
- les seuls susceptibles d’utiliser le contournement sont les camions qui ne font que transiter par Rouen ! soit en tout et pour tout 15 % du trafic camion et seulement 2 % du trafic total.
En résumé : sur les 900 000 déplacements quotidiens en voiture de l'agglomération rouennaise, seuls 20 % traversent la Seine… Sur les 38 000 camions qui y circulent chaque jour, seuls 15 % sont en transit…
Le coût
Le coût estimé du projet est passé de 600 M€ à plus d’1 MM€.
Ni l’Etat ni les collectivités ne sont disposés à financer la totalité de ce coût si bien qu’un financement par péage via un partenariat public privé a été proposé (ce à quoi les principaux défenseurs du projet, les transporteurs routiers et le Département de Seine-Maritime sont farouchement opposés). A noter que le péage de l’A29 conduit les transporteurs à se rabattre sur le tunnel de la Grand Mare…
Conclusions
Les Verts - Europe Ecologie opposent au consensus politique et au lobby économique local ), une politique intégrée de la mobilité et des moyens d’étudier une alternative en intra (transports en commun) et en routier (barreau Sud III – Flaubert – A29 par le haut) afin que des choix politiques soient enfin faits.
En effet, alors que le 6ème franchissement de la Seine est achevé, le contournement par l’Ouest de Rouen serait plus court (58.5km entre St Saëns et l’A13 au lieu de 68km) que le projet de contournement Est et ne nécessiterait pas le creusement d’un tunnel dédié aux matières dangereuses.
Contournements (kilomètres)
Contournement Est (en projet) | Contournement Ouest (existant) |
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Saint-Saëns / Rocquemont : 8km | Saint-Saëns / A27 : 16km |
Rocquemont / Isneauville : 16km | A27/Eslettes : 12km |
Projet de contournement Est : 35km | Eslettes / Rouen Ouest : 14km |
Oissel / A13 : 9km | 6ème franchissement : 2km |
Sud III / RN138 :9km | |
RN138 / A13 : 5.5 | |
TOTAL : 68 km | TOTAL : 58.5km |
ACTUALITES
Le 12 juillet, l’avant-projet de Schéma National des Infrastructures de Transport (SNIT) a été présenté par Jean-Louis Borloo, ministre de l'Ecologie.
Document « stratégique », il « identifie les grands projets d’infrastructures dont la poursuite des études en vue de leur réalisation à l’horizon 20-30 ans apparaît souhaitable ». Le projet de contournement Est de l'agglomération rouennaise y est inscrit mais sans le barreau eurois (projet considéré comme relevant des compétences des collectivités locales). Déjà, lors du Comité de pilotage du 31 mai 2010, les services de l’Etat avaient présenté un calendrier supposant de recommencer les études et reportant la réalisation du projet au plus tôt vers 2023/2025. L’Etat proposerait dès lors de dissocier les enquêtes publiques.
Publication
Rouen et agglomération : pour une politique de déplacement
(publié en janvier 2009)
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Périphérique ou métro ?
Trafic automobile et pollution au dioxyde d'azote - cas de l'agglomération rouennaise
(extraits du Plan régional de la Qualité de l'Air)
"Le dioxyde d’azote (NO2) est considéré comme un bon indicateur de la pollution automobile, étant émis principalement par le trafic routier.
Les niveaux moyens dépassent les exigences réglementaires sur deux stations de proximité trafic
d’Air Normand à Rouen (Bd des Belges et Havre République). [...]
Outre les mesures effectuées en sites permanents, une étude récente d’Air Normand est venue
confirmer que malgré une législation renforcée sur les émissions d’oxydes d’azote des véhicules, on
ne mesure aucune évolution significative du dioxyde d'azote (NO2) dans l'air ambiant sur les
dernières années.
Une campagne menée en 2005 sur 40 sites de proximité trafic sur l’agglomération de Rouen avait
conclut que 29 d’entre eux dépassaient la valeur limite annuelle en 2010. Cette étude
considère comme peu probable le respect de la valeur limite annuelle en 2010 (40µg/m3) à
proximité du trafic automobile dans les agglomérations de Rouen et du Havre."